Après quelques mois d’une vie monotone à Nouadhibou où
chaleur et pauvreté commencent à gagner du terrain , nous décidâmes de
parcourir prés de 800 km pour rallier le sud .
Passager n° 52 , nous embarquions à 17h à bord d’un bus
d’une compagnie de voyage dénommée Moussafir .Le voyage peu confortable fut long , difficile et dangereux
.
Le chauffeur ; un jeune d’une trentaine d’année roulait à
une vitesse inquiétante . A 19 h 30 nous étions à l’hôtel Bouamatou .C’est le
mi- parcours .
Epicerie , restaurant et mosquée érigé au milieu d’un nomans
land . Une pause de quelques minutes s’impose ; thé ,café , sandwichs et
boissons rafraîchissantes ,tout est prévu .
Après la prière du magreb et au moment où on s’apprêtait à
porter nos chaussures, nous apperçimes notre bus démarrer croyant que le
chauffeur veut se positionner avant le départ .
Surprise le car fonce cap Nouakchott sans aucune
vérification .hellements , sifflement et klaxons des autres . Trop tard le bus
est loin . Le chauffeur avec son excès de zèle n’a rien remarqué. Ni l’apprenti
encore moins les passagers n’ont rien signalé . Le passager 52 est laissé en
rade . Bizarre non !
Nous avons pu avoir le numéro de téléphone du chauffeur avec
l’apprenti du bus de l a même compagnie qui venait de Nouakchott. Plusieurs
appels sans succès , nous arrivons enfin à le joindre pour le signifier qu’il a
laissé un passager derrière lui . D’un ton insolent le chauffeur nous répondit
« j’ai dit à tout le monde qu’on fait quelques minutes pour partir et vous
n’etes pas venus « Cela suffit-il pour justifier ce acte irresponsable ? Celui
qui devrait être le premier responsable de ses clients doit -il se comporter
ainsi ? Ya t-il du sérieux dans ses compagnies dont le souci est de gagner les
sous ?
En tout cas si ce n’est la compréhension du chauffeur de
Global qui a accepté d’embarquer à bord le passager 52,il aurait fait recours
au système D pour continuer son voyage .A minuit , nous voila enfin à Nouakchott . Le calvaire du
passer 52 continu .
Allant chercher sa valise chez moussafir, chauffeur ,
gardien et magasinier se sont volatilisés , aucun interlocuteur . Au téléphone
le chauffeur réplique , allez jusqu'à demain .
Nouakchott la grande ville où riches et pauvres se côtoient
sans se parler . NkTT ce sont les belles villas mais aussi les immondices
d’ordures dans les quartiers populaires . Nouakchott s’est l’embouteillage, se
sont des mendiants qui se faufilent entre les véhicules, des gens sans préoccupations
majeurs visiblement pressés.
Nous devons continuer notre voyage ce Mercredi . La capitale
avait les pieds sous l’eau . Une forte pluie s’est abattue la veille sur la
ville . Pour se rendre au garage ; notre taxi a du faire plusieurs acrobaties .
Nous quittons Nouakchott à 10h30 à bord d’un bus d’une autre
compagnie. Là aussi tout y était sauf le confort . Surcharge , chaleur
complétaient la listes des désagréments .
La climatisation est supprimée car ça consomme beaucoup de
carburant nous dit-on . Il fallait des éventails que certains passagers avertis
ont eu le réflexe de payer pour se ventiler .
Après 3 heures de montées et descentes , nous traversions
Boutilimit où charrettes piétons et voitures se partagent le goudron .
A une cinquantaine de kilomètres de Boutilimit ,nous
entendions un véritable ‘’ teuuuuuuf’ . Les femmes crient en évoquant le nom
d’Allah , le chauffeur garde son sang froid , maîtrise sa direction et
immobilise le car . C’est une crevaison du pneu arrière gauche .
Les passagers s’installent sous les arbres , chauffeur
,apprentis et quelques jeunes s’affairent à remonter le pneu de secours .Le soleil était au zénith ,il faisait 13h30.
Trente minutes de travail , le voyage continu et les
commentaires fusent de partout .
Certains nous font savoir que le bus d’apparence neuf avait
toujours des crevaisons.
14h30 , le Brakna avec son manteau vert apparaissait .
Jusque là aucun contrôle de pièces d’identité ,cependant dans chaque arrêt nous
apercevons notre apprenti sortir et se diriger vers le poste pour y laisser
quelque chose ( un billet de 200 semble t-il ) .
Devant un poste , le gendarme chargé du contrôle s’est
contenté d’un verre de thé préparé à bord et servi par les apprentis .Il
redescendit sans moindre mot .
A une vingtaine de Km d’Aleg un tableau attire notre
attention ; c’est l’indication de Lemden ;le village tristement célèbre .
De l’herbe ,des vaches au abord de la route, des mares d’eau
et des piques niques improvisés voila le décors .
15h20 , la vieille ville se pointe .Aleg avec ses anciens
châteaux d’eau se situent à 7km . Du carrefour nous abandonnons la route de
l’espoir pour prendre la droite ,cap Kaédi .
Elbe el jemel , tintane , Bouhdida défilent pour annoncer la
grande ‘’Boughé ‘’ comme le prononce certains concitoyens . Connue par ses
cadres, ses intellectuels mais aussi par sa menthe qui est exporté vers les
grandes villes du pays . boire le thé à la menthe de Boghé est un privilège .
Trois passagers nous fussent compagnie et le voyage continu
.
Sur quasiment une longueur de 45 km de part et d’autre du
goudron , des cases ,des tentes au couleur du HCR se sont les sites des
rapatriés qui semblent être abandonnés à leur sort .
Après wothié,Médine ,Aéré Mbar ,Aéré Gollére et Dioudés
,deux hauts minarets se dessinent à l’horizon . C’est la ville bénite de
Thierno Ndiaye . Une ambiance festive anime un match de football du terrain d’à
coté . Ce sont les navetanes .
A Bababé les photos du chef de l’état restent toujours
collées aux murs comme pour dire ‘’ on a voté pour vous monsieur le président’’
Ici nous décidâmes d’interrompre notre long voyage pour
quelques temps avant le Gorgol et Guidimaka pour faire vivre l’échos du sud .