jeudi 12 janvier 2012

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République

Sahel Bunkering ou le favoritisme à ciel ouvert


Le 22 Juin 2011, le Conseil des Ministres réuni sous la Présidence de son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République, adoptait entre autres décrets celui autorisant l'Etat mauritanien à prendre une participation majoritaire au capital de la Société Sahel Bunkering, une société d’avitaillement en hydrocarbures en haute mer regroupant des investisseurs de la République du Soudan et des privés mauritaniens.
Le 7 octobre, le Wali de Dakhlet Nouadhibou supervisait la cérémonie de lancement des travaux de la mauritano-soudanaise. Compte tenu des moyens mis en œuvre et de la capacité d’absorption de la société, des espoirs étaient nés pour des dizaines de diplômés chômeurs de la capitale économique du pays.

Aujourd’hui, Monsieur le président, force est de constater que le staff de la société composé essentiellement des investisseurs privés dont les actions sont minoritaires par rapport au capital de l’Etat et de la République du soudan, a totalement failli à sa mission en déviant de la voie que vous lui avez indiquée et en foulant aux pieds les lois de la République et les instructions que vous même avez données pour que cette société soit un exemple de bonne gouvernance en matière de transparence et du respect des employés.

Après plus de trois mois de fonctionnement, Sahel Bunkering s’est révélé être une société ou règne le favoritisme, le népotisme et le clientélisme. Cette affirmation est aisément vérifiable en passant en revue le staff qui tient aujourd’hui les rênes de la société. En effet, du Directeur adjoint aux chefs de services en passant par le Directeur financier, le Directeur administratif, le Directeur commercial et celui de l’environnement, on est en face d’un cercle familial fermé.
L’image de ce staff ne reflète pas la réalité sociale du pays qui exige une représentation de toutes les composantes de la Mauritanie : Il va sans dire que les autres composantes du pays ont certainement des compétences avérées pour occuper des postes de responsabilité au sein de la société. Comment expliquer que parmi ce staff, on y voit aucun poulaar, aucun wolof ou soninké encore moins un hartani ?
Le pire est que la compétence de ceux là même qui ont été parachutés à la tête de la société par on ne sait quels critères, laisse sérieusement à désirer. Comme le recrutement n’a pas été fait suivant les règles et critères précis, le laxisme et le laisser aller ont pris le dessus au grand dam de ceux qui pensaient que ces méthodes étaient à jamais révolues.
Les segments de l’Etat, parties prenantes des activités de la société comme la délégation maritime, la Direction Maritime qui sont censés jouer leur rôle de régulateur n’ont pas été associés au recrutement du personnel.
Le comble, Monsieur le Président, c’est que ces personnes recrutés dans des circonstances obscures perçoivent des salaires faramineux au détriment d’autres citoyens qui ont des qualifications requises pour travailler dans la société et gagner dignement leur vie. Un seul salaire d’un membre du staff de la société peut payer dix mauritaniens ! Ce n’est un secret pour personne que ces personnes se pavanent dans de luxueux 4x4 achetés à coup de dizaines de millions.

Aujourd’hui, Monsieur le Président, le découragement est entrain de gagner une bonne partie des citoyens qui avaient fondé beaucoup d’espoirs quant aux retombées économiques de sahel Bunkering. Les diplômés chômeurs de Nouadhibou en appellent à votre sens de responsabilité pour que votre combat contre l’injustice et la gabegie puisse triompher contre ceux qui s’évertuent à violer la loi et à trahir vos instructions.

Groupe de diplômés chômeurs à Nouadhibou
 

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